Titre : | La prise en compte des psychoses dans le travail éducatif | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Joseph ROUZEL, Auteur | Editeur : | Toulouse : Érès éd. | Année de publication : | DL 2013 | Collection : | Poche (Ramonville Saint-Agne), ISSN 1762-2298 | Importance : | 1 vol. (156 p.) | Présentation : | graph., couv. ill. en coul. | Format : | 18 cm | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-7492-3891-3 | Prix : | 12 EUR | Note générale : | Présentation de l'éditeur
Les psychotiques, dits «malades mentaux» ou encore «handicapés», en grandes souffrances d'insertion sociale et relationnelle, stigmatisés comme criminels en puissance par des discours politiques irresponsables, se retrouvent un peu partout dans le champ traditionnel du travail social : en IME, en ITEP, en MECS, etc., pour les plus jeunes, en CHRS, en ESAT, ou dans divers services sociaux pour les adultes. Les professionnels du champ socio-éducatif, habitués à d'autres populations, sont bouleversés dans leurs savoirs et leur savoir-faire.
Dans quel monde vit un psychotique ? Quelle est la logique interne à la psychose ? Comment aborder et accompagner les sujets qui en souffrent et embarquent les éducateurs dans une relation transférentielle souvent massive ? Comment ouvrir des espaces de médiations socio-éducatives qui prennent en compte l'accompagnement d'un sujet dans toute sa singularité, sans vouloir le faire taire à coups de médications ou de rééducation ?
En référence à la psychanalyse qui a beaucoup contribué à améliorer les pratiques de soin, Joseph Rouzel propose un repérage, à la fois clinique et théorique, indispensable dans l'accompagnement socio-éducatif des personnes psychotiques.
Joseph Rouzel est éducateur spécialisé, psychanalyste, directeur de l'Institut européen psychanalyse et travail social de Montpellier.
Biographie de l'auteur
Joseph Rouzel, éducateur spécialisé, psychanalyste, directeur de l'Institut européen psychanalyse et travail social de Montpellier. | Langues : | Français | Catégories : | Educateur spécialisé Éducation Psychanalyse Psychose
| Index. décimale : | 362.1 | Note de contenu : | Extrait
Extrait du préambule
«Vois la folie qui passe en face en plein soleil.»
Jean Vasca, chanteur
Les psychoses ont largement débordé le champ de la psychiatrie, qui n'arrive plus à les accueillir, dans un contexte de régression de la médecine vers des pratiques de camisole chimique et, comme le dénonçait Lucien Bonnafé, père du secteur, d'«externement abusif». Le désengagement de l'État, comme le souligne le combat du collectif des 39, n'est pas pour rien non plus dans le délabrement de l'appareil de soins psychiques. Le contexte social, sous la mainmise du discours de la science, favorise largement les décrochages psychiques. Les psychotiques, dits «malades mentaux» ou, encore pire, taxé de «handicapés», en grande souffrance d'insertion sociale et relationnelle, stigmatisés comme criminels en puissance par des discours politiques irresponsables, se retrouvent un peu partout dans le champ traditionnel du travail social. En IME, en ITEP, en MECS, etc. pour les plus jeunes, en CHRS, en ESAT, ou dans les divers services sociaux pour les adultes. La question de l'accueil et du traitement du «fou» dans sa différence et son droit à occuper, comme citoyen et comme sujet, une place dans la société se pose de façon cruciale. Les professionnels du champ éducatif, habitués à d'autres populations, sont bouleversés dans leurs savoirs et leur savoir-faire. Il s'agit donc d'apprendre aujourd'hui, sous l'éclairage de la psychanalyse qui a beaucoup contribué à améliorer les pratiques de soin, dans quel monde vit un psychotique.
Quelle est la logique interne à la psychose ? Comment aborder et accompagner les sujets qui en souffrent, et embarquent les éducateurs dans une relation transférentielle souvent massive ? Comment ouvrir des espaces de médiations socio-éducatives, en concertation avec les quelques médecins et psychothérapeutes qui osent encore s'aventurer sur le terrain de la folie, qui prennent en compte l'accompagnement d'un sujet dans toute sa singularité, sans vouloir le faire taire à coups de médications ou de rééducation ? Un pacte social est à inventer qui laisse sa place aux plus démunis d'entre nous. Notre société, à force de prôner des modèles et des normes clean des comportements sociaux, produit largement la ségrégation féroce de ceux qu'on a beau jeu alors de taxer d'anormaux. La psychose n'est finalement qu'une des modalités de structuration de l'être parlant.
Je propose dans cet ouvrage, un peu ardu théoriquement parfois, mais que j'ai tenu à émailler de situations cliniques tirées de mon expérience, un repérage qui me paraît indispensable dans la clinique éducative des psychoses. Il existe beaucoup d'ouvrages consacrés aux psychoses dans le champ psychanalytique. Malheureusement, ces ouvrages très pointus sont souvent inabordables pour les travailleurs sociaux. Ils exigent une connaissance des concepts théoriques avec lesquels peu d'entre eux sont familiarisés. J'ai pensé faire oeuvre utile en mettant à la disposition d'un plus grand nombre ces concepts qui éclairent la pratique. Bref, vulgariser, mais sans vulgarité.
Je n'ai pas la prétention ici de donner une vision exhaustive de la théorie psychanalytique des psychoses. Si tant est qu'il puisse exister une théorie unifiée dans ce domaine. Il s'agit ici d'un «point de vue», premier sens du mot «théorie». Platon ne dit-il pas qu'il s'agit de sortir de la caverne des semblants pour contempler (theorein) le monde des idées ? Ce que je donne à voir et à lire dans cet ouvrage est extrait de ma clinique des psychoses telle que j'en ai fait l'expérience d'abord comme éducateur, puis comme psychanalyste. En psychanalyse il n'est pas de théorie qui ne soit tirée de sa propre expérience. D'où parfois les divergences, voire les dissonances. Ce qui fait de la psychanalyse une pratique soutenue par un discours inachevé et inachevable, toujours ouvert. |
La prise en compte des psychoses dans le travail éducatif [texte imprimé] / Joseph ROUZEL, Auteur . - Toulouse : Érès éd., DL 2013 . - 1 vol. (156 p.) : graph., couv. ill. en coul. ; 18 cm. - ( Poche (Ramonville Saint-Agne), ISSN 1762-2298) . ISBN : 978-2-7492-3891-3 : 12 EUR Présentation de l'éditeur
Les psychotiques, dits «malades mentaux» ou encore «handicapés», en grandes souffrances d'insertion sociale et relationnelle, stigmatisés comme criminels en puissance par des discours politiques irresponsables, se retrouvent un peu partout dans le champ traditionnel du travail social : en IME, en ITEP, en MECS, etc., pour les plus jeunes, en CHRS, en ESAT, ou dans divers services sociaux pour les adultes. Les professionnels du champ socio-éducatif, habitués à d'autres populations, sont bouleversés dans leurs savoirs et leur savoir-faire.
Dans quel monde vit un psychotique ? Quelle est la logique interne à la psychose ? Comment aborder et accompagner les sujets qui en souffrent et embarquent les éducateurs dans une relation transférentielle souvent massive ? Comment ouvrir des espaces de médiations socio-éducatives qui prennent en compte l'accompagnement d'un sujet dans toute sa singularité, sans vouloir le faire taire à coups de médications ou de rééducation ?
En référence à la psychanalyse qui a beaucoup contribué à améliorer les pratiques de soin, Joseph Rouzel propose un repérage, à la fois clinique et théorique, indispensable dans l'accompagnement socio-éducatif des personnes psychotiques.
Joseph Rouzel est éducateur spécialisé, psychanalyste, directeur de l'Institut européen psychanalyse et travail social de Montpellier.
Biographie de l'auteur
Joseph Rouzel, éducateur spécialisé, psychanalyste, directeur de l'Institut européen psychanalyse et travail social de Montpellier. Langues : Français Catégories : | Educateur spécialisé Éducation Psychanalyse Psychose
| Index. décimale : | 362.1 | Note de contenu : | Extrait
Extrait du préambule
«Vois la folie qui passe en face en plein soleil.»
Jean Vasca, chanteur
Les psychoses ont largement débordé le champ de la psychiatrie, qui n'arrive plus à les accueillir, dans un contexte de régression de la médecine vers des pratiques de camisole chimique et, comme le dénonçait Lucien Bonnafé, père du secteur, d'«externement abusif». Le désengagement de l'État, comme le souligne le combat du collectif des 39, n'est pas pour rien non plus dans le délabrement de l'appareil de soins psychiques. Le contexte social, sous la mainmise du discours de la science, favorise largement les décrochages psychiques. Les psychotiques, dits «malades mentaux» ou, encore pire, taxé de «handicapés», en grande souffrance d'insertion sociale et relationnelle, stigmatisés comme criminels en puissance par des discours politiques irresponsables, se retrouvent un peu partout dans le champ traditionnel du travail social. En IME, en ITEP, en MECS, etc. pour les plus jeunes, en CHRS, en ESAT, ou dans les divers services sociaux pour les adultes. La question de l'accueil et du traitement du «fou» dans sa différence et son droit à occuper, comme citoyen et comme sujet, une place dans la société se pose de façon cruciale. Les professionnels du champ éducatif, habitués à d'autres populations, sont bouleversés dans leurs savoirs et leur savoir-faire. Il s'agit donc d'apprendre aujourd'hui, sous l'éclairage de la psychanalyse qui a beaucoup contribué à améliorer les pratiques de soin, dans quel monde vit un psychotique.
Quelle est la logique interne à la psychose ? Comment aborder et accompagner les sujets qui en souffrent, et embarquent les éducateurs dans une relation transférentielle souvent massive ? Comment ouvrir des espaces de médiations socio-éducatives, en concertation avec les quelques médecins et psychothérapeutes qui osent encore s'aventurer sur le terrain de la folie, qui prennent en compte l'accompagnement d'un sujet dans toute sa singularité, sans vouloir le faire taire à coups de médications ou de rééducation ? Un pacte social est à inventer qui laisse sa place aux plus démunis d'entre nous. Notre société, à force de prôner des modèles et des normes clean des comportements sociaux, produit largement la ségrégation féroce de ceux qu'on a beau jeu alors de taxer d'anormaux. La psychose n'est finalement qu'une des modalités de structuration de l'être parlant.
Je propose dans cet ouvrage, un peu ardu théoriquement parfois, mais que j'ai tenu à émailler de situations cliniques tirées de mon expérience, un repérage qui me paraît indispensable dans la clinique éducative des psychoses. Il existe beaucoup d'ouvrages consacrés aux psychoses dans le champ psychanalytique. Malheureusement, ces ouvrages très pointus sont souvent inabordables pour les travailleurs sociaux. Ils exigent une connaissance des concepts théoriques avec lesquels peu d'entre eux sont familiarisés. J'ai pensé faire oeuvre utile en mettant à la disposition d'un plus grand nombre ces concepts qui éclairent la pratique. Bref, vulgariser, mais sans vulgarité.
Je n'ai pas la prétention ici de donner une vision exhaustive de la théorie psychanalytique des psychoses. Si tant est qu'il puisse exister une théorie unifiée dans ce domaine. Il s'agit ici d'un «point de vue», premier sens du mot «théorie». Platon ne dit-il pas qu'il s'agit de sortir de la caverne des semblants pour contempler (theorein) le monde des idées ? Ce que je donne à voir et à lire dans cet ouvrage est extrait de ma clinique des psychoses telle que j'en ai fait l'expérience d'abord comme éducateur, puis comme psychanalyste. En psychanalyse il n'est pas de théorie qui ne soit tirée de sa propre expérience. D'où parfois les divergences, voire les dissonances. Ce qui fait de la psychanalyse une pratique soutenue par un discours inachevé et inachevable, toujours ouvert. |
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