Le Fil d’Ariane
Centre de documentation spécialisé en santé mentale
A partir de cette page vous pouvez :
Retourner au premier écran avec les étagères virtuelles... |
Détail d'une collection
Documents disponibles dans la collection
Affiner la recherche
Foucault et la psychanalyse / Amos SQUEVERER
Titre : Foucault et la psychanalyse : quelques questions analytiques à Michel Foucault Type de document : texte imprimé Auteurs : Amos SQUEVERER, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Jean ALLOUCH ; Paul-Laurent ASSOUN ; Thierry Ayouch ; Joël Birman ; Roland GORI ; Christian HOFFMANN Editeur : Paris [France] : Hermann Année de publication : impr. 2015, cop. 2015 Collection : Psychanalyse en questions Importance : 1 vol. (146 p.) Format : 21 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-7056-9020-5 Prix : 18 EUR Note générale : Extrait de l'introduction
«OPEN TO REVISION»
par Laurie Laufer et Amos Squverer
«Que vaudrait l'acharnement du savoir s'il ne devait assurer que l'acquisition des connaissances, et non pas, d'une certaine façon et autant que faire se peut, l'égarement de celui qui connaît ? Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si l'on peut penser autrement qu'on ne pense et percevoir autrement qu'on ne voit est indispensable pour continuer à regarder et à réfléchir.»
Michel Foucault, L'Usage des plaisirs.
Michel Foucault, avant d'être le philosophe des discours, l'archéologue du savoir et le diagnosticien des dispositifs disciplinaires, s'est intéressé à la psychologie et à la psychopathologie clinique de façon académique et universitaire. Diplômé d'une licence de philosophie, il étudie la psychologie, dont une chaire vient d'être créée à la Sorbonne. Il y suit les cours de Daniel Lagache. Répétiteur de psychologie à l'École normale supérieure, il obtient en 1952 son diplôme de psychologue clinicien et occupe une fonction de psychologue stagiaire à l'hôpital Saint-Anne. Là, il fait passer des tests de Rorschach et s'entretient avec des patients. Cette expérience de l'univers asilaire le marque et il s'en inspirera pour ses analyses sur le pouvoir psychiatrique. En 1954, il préface la traduction de l'ouvrage de Ludwig Binswanger Le Rêve et l'existence et publie son premier livre Maladie mentale et personnalité, un texte qu'il remanie en 1962 sous le titre de Maladie mentale et psychologie. En 1961, il soutient, devant Daniel Lagache et Henri Gouhier, sa thèse d'État «Folie et déraison. Histoire de la folie à l'âge classique», sous la direction de Georges Canguilhem. Dans ce travail de doctorat, publié dès 1961 chez Pion, devient Histoire de la folie à l'âge classique chez Gallimard.
Dans cette thèse, Foucault rend un hommage vibrant à l'invention freudienne. Avant d'être particulièrement critique à l'endroit de la psychanalyse dont il dira à partir des années 1970 qu'elle est un dispositif disciplinaire soutenu par des discours non réflexifs, Foucault reconnaît chez Freud deux gestes épistémologiques essentiels : l'un concernant la folie, l'autre concernant les théories de la dégénérescence. Le trait commun de ces deux gestes réside dans la remise en question des frontières entre le normal et le pathologique.
«C'est pourquoi il faut être juste avec Freud. [...] Janet énumérait les éléments d'un partage, dénombrait l'inventaire, annexait ici et là, conquérait peut-être. Freud reprenait la folie au niveau de son langage, reconstituait un des éléments essentiels d'une expérience réduite au silence par le positivisme ; il n'ajoutait pas à la liste des traitements psychologiques de la folie une addition majeure; il restituait dans la pensée médicale, la possibilité d'un dialogue avec la déraison [...]. Ce n'est point de la psychologie qu'il s'agit dans la psychanalyse mais précisément d'une expérience de la déraison que la psychologie dans le monde moderne a eu pour sens de masquer.»
Présentation de l'éditeur
Michel Foucault a entretenu avec la psychanalyse une liaison tumultueuse, faite d'attraction et de rejet. Fasciné par l'oeuvre de Freud dans laquelle il reconnaît la rupture essentielle qu'elle représente avec la psychiatrie et la médecine de la fin du XIXe siècle, le philosophe devient, à partir des années soixante-dix, résolument critique. Dispositif disciplinaire contrôlant les corps et les désirs, discours normalisateurs et non réflexifs, voilà ce que représente dès lors la pratique analytique pour Michel Foucault.
En quoi la critique foucaldienne de la psychanalyse peut-elle être, aujourd'hui encore, utile ? Et, inversement, quels déplacements épistémologiques la méthode foucaldienne peut-elle attendre de la psychanalyse ? C'est dans ces deux démarches complémentaires que s'engagent les contributions de Jean Allouch, Paul-Laurent Assoun, Thamy Ayouch, Joël Birman, Roland Gori, Christian Hoffman, Laurie Laufer et Amos Squverer. Cet ouvrage collectif fait émerger la complexité de la rencontre entre Michel Foucault et la psychanalyse, mais également montrent combien les questions et la méthode foucaldienne peuvent être utiles à une psychanalyse open to revision, selon l'expression de Freud.
Directeurs :
Laurie Laufer est psychanalyste, professeure de psychopathologie clinique et psychanalyse à l'Université Paris 7-Diderot. Elle est membre du Centre de recherche Psychanalyse et Médecine et Société (CRPMS) et Présidente du Comité scientifique de l'Institut Emilie du Châtelet. Amos Squeverer est docteur en anthropologie psychanalytique, psychologue et psychanalyste. Il est chercheur associé au CRPMS de l'Université Paris 7-Diderot.
Contributeurs :
Allouch Jean, Assoun Paul-Laurent, Ayouch Thierry, Birman Joël, Gori Roland, Hoffman Christian, Laufer Laurie & Squverer Amos.Catégories : Jouissance
Processus analytique
Psychanalyse
Santé publiqueFoucault et la psychanalyse : quelques questions analytiques à Michel Foucault [texte imprimé] / Amos SQUEVERER, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Jean ALLOUCH ; Paul-Laurent ASSOUN ; Thierry Ayouch ; Joël Birman ; Roland GORI ; Christian HOFFMANN . - Paris (6, rue Labrouste, 75015, France) : Hermann, impr. 2015, cop. 2015 . - 1 vol. (146 p.) ; 21 cm. - (Psychanalyse en questions) .
ISBN : 978-2-7056-9020-5 : 18 EUR
Extrait de l'introduction
«OPEN TO REVISION»
par Laurie Laufer et Amos Squverer
«Que vaudrait l'acharnement du savoir s'il ne devait assurer que l'acquisition des connaissances, et non pas, d'une certaine façon et autant que faire se peut, l'égarement de celui qui connaît ? Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si l'on peut penser autrement qu'on ne pense et percevoir autrement qu'on ne voit est indispensable pour continuer à regarder et à réfléchir.»
Michel Foucault, L'Usage des plaisirs.
Michel Foucault, avant d'être le philosophe des discours, l'archéologue du savoir et le diagnosticien des dispositifs disciplinaires, s'est intéressé à la psychologie et à la psychopathologie clinique de façon académique et universitaire. Diplômé d'une licence de philosophie, il étudie la psychologie, dont une chaire vient d'être créée à la Sorbonne. Il y suit les cours de Daniel Lagache. Répétiteur de psychologie à l'École normale supérieure, il obtient en 1952 son diplôme de psychologue clinicien et occupe une fonction de psychologue stagiaire à l'hôpital Saint-Anne. Là, il fait passer des tests de Rorschach et s'entretient avec des patients. Cette expérience de l'univers asilaire le marque et il s'en inspirera pour ses analyses sur le pouvoir psychiatrique. En 1954, il préface la traduction de l'ouvrage de Ludwig Binswanger Le Rêve et l'existence et publie son premier livre Maladie mentale et personnalité, un texte qu'il remanie en 1962 sous le titre de Maladie mentale et psychologie. En 1961, il soutient, devant Daniel Lagache et Henri Gouhier, sa thèse d'État «Folie et déraison. Histoire de la folie à l'âge classique», sous la direction de Georges Canguilhem. Dans ce travail de doctorat, publié dès 1961 chez Pion, devient Histoire de la folie à l'âge classique chez Gallimard.
Dans cette thèse, Foucault rend un hommage vibrant à l'invention freudienne. Avant d'être particulièrement critique à l'endroit de la psychanalyse dont il dira à partir des années 1970 qu'elle est un dispositif disciplinaire soutenu par des discours non réflexifs, Foucault reconnaît chez Freud deux gestes épistémologiques essentiels : l'un concernant la folie, l'autre concernant les théories de la dégénérescence. Le trait commun de ces deux gestes réside dans la remise en question des frontières entre le normal et le pathologique.
«C'est pourquoi il faut être juste avec Freud. [...] Janet énumérait les éléments d'un partage, dénombrait l'inventaire, annexait ici et là, conquérait peut-être. Freud reprenait la folie au niveau de son langage, reconstituait un des éléments essentiels d'une expérience réduite au silence par le positivisme ; il n'ajoutait pas à la liste des traitements psychologiques de la folie une addition majeure; il restituait dans la pensée médicale, la possibilité d'un dialogue avec la déraison [...]. Ce n'est point de la psychologie qu'il s'agit dans la psychanalyse mais précisément d'une expérience de la déraison que la psychologie dans le monde moderne a eu pour sens de masquer.»
Présentation de l'éditeur
Michel Foucault a entretenu avec la psychanalyse une liaison tumultueuse, faite d'attraction et de rejet. Fasciné par l'oeuvre de Freud dans laquelle il reconnaît la rupture essentielle qu'elle représente avec la psychiatrie et la médecine de la fin du XIXe siècle, le philosophe devient, à partir des années soixante-dix, résolument critique. Dispositif disciplinaire contrôlant les corps et les désirs, discours normalisateurs et non réflexifs, voilà ce que représente dès lors la pratique analytique pour Michel Foucault.
En quoi la critique foucaldienne de la psychanalyse peut-elle être, aujourd'hui encore, utile ? Et, inversement, quels déplacements épistémologiques la méthode foucaldienne peut-elle attendre de la psychanalyse ? C'est dans ces deux démarches complémentaires que s'engagent les contributions de Jean Allouch, Paul-Laurent Assoun, Thamy Ayouch, Joël Birman, Roland Gori, Christian Hoffman, Laurie Laufer et Amos Squverer. Cet ouvrage collectif fait émerger la complexité de la rencontre entre Michel Foucault et la psychanalyse, mais également montrent combien les questions et la méthode foucaldienne peuvent être utiles à une psychanalyse open to revision, selon l'expression de Freud.
Directeurs :
Laurie Laufer est psychanalyste, professeure de psychopathologie clinique et psychanalyse à l'Université Paris 7-Diderot. Elle est membre du Centre de recherche Psychanalyse et Médecine et Société (CRPMS) et Présidente du Comité scientifique de l'Institut Emilie du Châtelet. Amos Squeverer est docteur en anthropologie psychanalytique, psychologue et psychanalyste. Il est chercheur associé au CRPMS de l'Université Paris 7-Diderot.
Contributeurs :
Allouch Jean, Assoun Paul-Laurent, Ayouch Thierry, Birman Joël, Gori Roland, Hoffman Christian, Laufer Laurie & Squverer Amos.
Catégories : Jouissance
Processus analytique
Psychanalyse
Santé publiqueRéservation
Réserver ce document
Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 8325 L-FOUC Livres Le Fil d'Ariane Livre Disponible