Le Fil d’Ariane
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Auteur Kate Nowlan
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Je suis victime / Hélène Romano
Titre : Je suis victime : l'incroyable exploitation du trauma Type de document : texte imprimé Auteurs : Hélène Romano, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Boris CYRULNIK, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Xavier Emmanuelli, Auteur ; Bernard RIME, Auteur ; Sam Tyano, Auteur ; Kate Nowlan, Auteur ; Anne-Sophie Rochegude, Auteur Editeur : Savigny-sur-Orge : P. Duval Année de publication : DL 2015, cop. 2015 Importance : 1 vol. (191 p.) Format : 22 cm ISBN/ISSN/EAN : 979-10-90398-52-8 Prix : 14,50 EUR Catégories : Résilience
Syndrome post-traumatique
Trauma
Traumatisme
Victime
victimologieRésumé : Extrait de la préface
«Au COEUR DE L'EXPLOITATION DU TRAUMA
LA FABRIQUE DE VICTIMES»
Pour exister, soyons victimes !
Accidents de grande ampleur, catastrophes naturelles, attentats, agressions violentes, morts inattendues...
Autant de situations qui sollicitent notre attention : parce qu'elles nous rappellent la fragilité de la vie, parce qu'il y a des victimes montrées en boucle par les média auxquelles nous ne pouvons que nous identifier, mais aussi parce que le temps collectif et nos vies semblent subitement figés dans le drame.
L'attention doit être portée, mais il ne s'agit pas de tout laisser faire en son nom, au nom des «victimes».
«Victimes», «traumatisés», «survivants», «réfugiés», «crise», «rescapés», représentent notre nouvelle sémiologie contemporaine. Celle-ci témoigne de la façon dont notre société pense le rapport à l'être humain. S'impose un nouveau paradigme : «pour exister, soyons victimes». Avec pour conséquence, la prolifération incontrôlée de dispositifs d'aide aux victimes et d'unités de prise en charge médico-psychologique.
«Une cellule psychologique a été déclenchée» : pas un jour, pas un événement, sans que cette formule ne soit proférée dans les média. Autrefois réservées à des événements catastrophiques, les «cellules psychologiques» interviennent désormais sans limite. Les dispositifs se multiplient, la communication à leur égard est de plus en plus intense, que ce soit au niveau des média que des politiques.
Mais quelle place alors pour les victimes ? Cette reconnaissance à grande échelle suffit-elle à reconnaître effectivement leur vécu ? Suffit-il de clamer à grand renfort de flashs médiatiques ou de déplacements de politiques qu'il y a eu un terrible événement pour que les blessés psychiques soient reconnus en tant que tels et s'en sortent indemnes ?
Les cellules d'urgence médico-psychologique (Cump) mises en place après l'attentat de Saint-Michel en juillet 1995 témoignaient d'une réelle volonté d'accompagnement. Était en effet venu le moment de porter une attention authentique tant à la souffrance psychique qu'aux blessures somatiques... Temps de leur donner du temps et de l'importance... Mais qu'en est-il aujourd'hui ?
Le temps qu'on leur donne est un temps médiatique, le temps du spectacle grand public... trois, quatre jours..., parfois un peu plus. Après, c'est l'abandon, l'isolement...
Les victimes se retrouvent livrées à elles-mêmes après avoir été sous le feu des micros et des projecteurs, après avoir fait l'objet de maints discours politiques, de reportages et autres articles. À donner toute la place à cette mise en scène du spectacle de la détresse humaine et à mettre en exergue avec indécence et impudeur la vulnérabilité psychique, notre société tient-elle toujours compte du sujet et respecte-t-elle toujours cette humanité qui devrait pourtant la constituer ? Autrement dit, la mise en scène de la victime et la grande scénarisation qui accompagnent désormais chaque drame important répondent-elles au besoin véritable de la personne blessée ? Et quid du choix des victimes, de celles qui mériteront cette exposition quand d'autres seront complètement mises de côté, comme occultées ?
Ces deux positions extrêmes sont pourtant la réalité de notre société contemporaine. Surexposition ou occultation... Un positionnement non choisi par la victime mais par d'autres acteurs, ceux qui, en coulisse du drame, profite de celui-ci...
Présentation de l'éditeur
Un crash, une bombe, un incendie, une fusillade, un séisme : les professionnels sont sur place… mais ce ne sont pas les seuls : politiques, médias et bénévoles en tout genre transformés en psychologues du jour envahissent le lieu. Les dispositifs d'urgence se transforment en une grande mascarade exploitée par tous les médias.
La logique du soin ? Ensevelie sous une logique comptable, financière… Le blessé psychique devient alors Victime : plus d'autre identité sinon celle-là. Et l'heure est grave, car dans les coulisses du trauma, se joue en filigrane un autre drame, plus durable, difficilement cicatrisable, celui de la victimisation. Au nom de la reconnaissance et de l'accompagnement, des thérapies express, abandonnant le blessé sous le feu des projecteurs et des micros, au détriment de leurs véritables besoins. Enfants marqués, professionnels limités, disposant de peu de moyens et empêchés de travailler, cellules médico-psychologiques se multipliant à tout va, maintien en haleine des téléspectateurs : car oui, le drame est devenu spectacle, la victime, le nouveau héros contemporain, le drame, une prescription de deuil national. « La victimisation m'a tué » ou l'impensable exploitation du trauma entre dénonciation, mise au point et appel à la conscience générale, tant pour le blessé que pour notre société.
Biographie
Hélène Romano est Dr en psychopathologie-Habilitée à Diriger les Recherches, psychothérapeute spécialisée depuis plus de 20 ans, dans la prise en charge des personnes blessées psychiquement et tout particulièrement des enfants. Son activité clinique l'amène à intervenir aux différents temps vécus par une victime: en immédiat, à distance dans le cadre des thérapies et en différé à travers les expertises judiciaires pour lesquelles elle est régulièrement réquisitionnée par les magistrats.
Cette pratique s'inscrit dans le cadre de travaux de recherche et de réflexions constantes menées au sein du réseau pluri-professionnels et pluri-institutionnels.
Chargée de cours auprès de différentes universités et centres de formation, elle est régulièrement sollicitée pour des conférences et des formations auprès des possessionnels comme du grand public.
Son parcours atypique et particulièrement riche, en fait une professionnelle engagée pour une réelle reconnaissance du vécu des blessés psychiques et pour en finir avec l’instrumentalisation médiatico-politique des victimes.
Connue pour sa parole libre et ne pas céder face aux pressions et aux menaces de ceux qui préféreraient que les enfants victimes se taisent et que les blessés psychiques disparaissent aussi vite que les événements les ont mis en avant, elle est devenue une figure incontournable de la protection de l'enfance et de la reconnaissance du psychotraumatisme.Je suis victime : l'incroyable exploitation du trauma [texte imprimé] / Hélène Romano, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Boris CYRULNIK, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Xavier Emmanuelli, Auteur ; Bernard RIME, Auteur ; Sam Tyano, Auteur ; Kate Nowlan, Auteur ; Anne-Sophie Rochegude, Auteur . - Savigny-sur-Orge : P. Duval, DL 2015, cop. 2015 . - 1 vol. (191 p.) ; 22 cm.
ISBN : 979-10-90398-52-8 : 14,50 EUR
Catégories : Résilience
Syndrome post-traumatique
Trauma
Traumatisme
Victime
victimologieRésumé : Extrait de la préface
«Au COEUR DE L'EXPLOITATION DU TRAUMA
LA FABRIQUE DE VICTIMES»
Pour exister, soyons victimes !
Accidents de grande ampleur, catastrophes naturelles, attentats, agressions violentes, morts inattendues...
Autant de situations qui sollicitent notre attention : parce qu'elles nous rappellent la fragilité de la vie, parce qu'il y a des victimes montrées en boucle par les média auxquelles nous ne pouvons que nous identifier, mais aussi parce que le temps collectif et nos vies semblent subitement figés dans le drame.
L'attention doit être portée, mais il ne s'agit pas de tout laisser faire en son nom, au nom des «victimes».
«Victimes», «traumatisés», «survivants», «réfugiés», «crise», «rescapés», représentent notre nouvelle sémiologie contemporaine. Celle-ci témoigne de la façon dont notre société pense le rapport à l'être humain. S'impose un nouveau paradigme : «pour exister, soyons victimes». Avec pour conséquence, la prolifération incontrôlée de dispositifs d'aide aux victimes et d'unités de prise en charge médico-psychologique.
«Une cellule psychologique a été déclenchée» : pas un jour, pas un événement, sans que cette formule ne soit proférée dans les média. Autrefois réservées à des événements catastrophiques, les «cellules psychologiques» interviennent désormais sans limite. Les dispositifs se multiplient, la communication à leur égard est de plus en plus intense, que ce soit au niveau des média que des politiques.
Mais quelle place alors pour les victimes ? Cette reconnaissance à grande échelle suffit-elle à reconnaître effectivement leur vécu ? Suffit-il de clamer à grand renfort de flashs médiatiques ou de déplacements de politiques qu'il y a eu un terrible événement pour que les blessés psychiques soient reconnus en tant que tels et s'en sortent indemnes ?
Les cellules d'urgence médico-psychologique (Cump) mises en place après l'attentat de Saint-Michel en juillet 1995 témoignaient d'une réelle volonté d'accompagnement. Était en effet venu le moment de porter une attention authentique tant à la souffrance psychique qu'aux blessures somatiques... Temps de leur donner du temps et de l'importance... Mais qu'en est-il aujourd'hui ?
Le temps qu'on leur donne est un temps médiatique, le temps du spectacle grand public... trois, quatre jours..., parfois un peu plus. Après, c'est l'abandon, l'isolement...
Les victimes se retrouvent livrées à elles-mêmes après avoir été sous le feu des micros et des projecteurs, après avoir fait l'objet de maints discours politiques, de reportages et autres articles. À donner toute la place à cette mise en scène du spectacle de la détresse humaine et à mettre en exergue avec indécence et impudeur la vulnérabilité psychique, notre société tient-elle toujours compte du sujet et respecte-t-elle toujours cette humanité qui devrait pourtant la constituer ? Autrement dit, la mise en scène de la victime et la grande scénarisation qui accompagnent désormais chaque drame important répondent-elles au besoin véritable de la personne blessée ? Et quid du choix des victimes, de celles qui mériteront cette exposition quand d'autres seront complètement mises de côté, comme occultées ?
Ces deux positions extrêmes sont pourtant la réalité de notre société contemporaine. Surexposition ou occultation... Un positionnement non choisi par la victime mais par d'autres acteurs, ceux qui, en coulisse du drame, profite de celui-ci...
Présentation de l'éditeur
Un crash, une bombe, un incendie, une fusillade, un séisme : les professionnels sont sur place… mais ce ne sont pas les seuls : politiques, médias et bénévoles en tout genre transformés en psychologues du jour envahissent le lieu. Les dispositifs d'urgence se transforment en une grande mascarade exploitée par tous les médias.
La logique du soin ? Ensevelie sous une logique comptable, financière… Le blessé psychique devient alors Victime : plus d'autre identité sinon celle-là. Et l'heure est grave, car dans les coulisses du trauma, se joue en filigrane un autre drame, plus durable, difficilement cicatrisable, celui de la victimisation. Au nom de la reconnaissance et de l'accompagnement, des thérapies express, abandonnant le blessé sous le feu des projecteurs et des micros, au détriment de leurs véritables besoins. Enfants marqués, professionnels limités, disposant de peu de moyens et empêchés de travailler, cellules médico-psychologiques se multipliant à tout va, maintien en haleine des téléspectateurs : car oui, le drame est devenu spectacle, la victime, le nouveau héros contemporain, le drame, une prescription de deuil national. « La victimisation m'a tué » ou l'impensable exploitation du trauma entre dénonciation, mise au point et appel à la conscience générale, tant pour le blessé que pour notre société.
Biographie
Hélène Romano est Dr en psychopathologie-Habilitée à Diriger les Recherches, psychothérapeute spécialisée depuis plus de 20 ans, dans la prise en charge des personnes blessées psychiquement et tout particulièrement des enfants. Son activité clinique l'amène à intervenir aux différents temps vécus par une victime: en immédiat, à distance dans le cadre des thérapies et en différé à travers les expertises judiciaires pour lesquelles elle est régulièrement réquisitionnée par les magistrats.
Cette pratique s'inscrit dans le cadre de travaux de recherche et de réflexions constantes menées au sein du réseau pluri-professionnels et pluri-institutionnels.
Chargée de cours auprès de différentes universités et centres de formation, elle est régulièrement sollicitée pour des conférences et des formations auprès des possessionnels comme du grand public.
Son parcours atypique et particulièrement riche, en fait une professionnelle engagée pour une réelle reconnaissance du vécu des blessés psychiques et pour en finir avec l’instrumentalisation médiatico-politique des victimes.
Connue pour sa parole libre et ne pas céder face aux pressions et aux menaces de ceux qui préféreraient que les enfants victimes se taisent et que les blessés psychiques disparaissent aussi vite que les événements les ont mis en avant, elle est devenue une figure incontournable de la protection de l'enfance et de la reconnaissance du psychotraumatisme.Réservation
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