Titre : | Quelle politique pour la folie ? - Le suspense de Freud | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Guy Dana | Année de publication : | 2010 | Importance : | 290 | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-234-06255-9 | Langues : | Français | Catégories : | Hôpital Hôpital psychiatrique Hospitalisation Institution Norme patient Politique de santé mentale Prise en charge Psychanalyse Psychothérapie institutionnelle
| Mots-clés : | Psychothérapie institutionnelle Prise en charge Politique de santé mentale Patient Norme Institution Hôpital Hospitalisation Hôpital psychiatrique Psychanalyse | Résumé : | Résumé Cet essai propose une politique pour la folie reposant sur la psychanalyse et montre comment transposer dans le champ clinique des psychoses l'expérience analytique. Quatrième de couverture C'est un nouvel espace d'hospitalité à la folie que ce livre tente de penser à partir de ce que l'auteur, psychiatre et psychanalyste, a pu créer au sein même du service qu'il dirige et dans les cures auprès des malades. Partant des principes directeurs de la psychanalyse, l'idée tenace de ce livre est qu'une politique qui s'installe au coeur de la ville peut permettre de contourner la menace qui pèse actuellement sur le champ social dans son entier, et sur la psychiatrie en particulier : exigence de rendement et instrumentalisation de nos peurs, évaluation tronquée par les normes, culte de la performance et du résultat. Dans ce contexte, l'isolement sécuritaire et la réponse médicamenteuse systématique peuvent-ils être évités ? Guy Dana répond, soutenu par l'inventivité de la psychanalyse, en privilégiant une solidarité indéfectible avec ceux qui sont au quotidien sur le terrain. Il montre, et l'idée est novatrice, que les impasses que l'on rencontre dans le traitement des psychoses sont aussi des balises pouvant ouvrir un nouvel horizon. La psychanalyse, pense-t-il, revisitée par Freud, Lacan et Winnicott, est aujourd'hui l'antidote qui permet de proposer et d'initier de façon rigoureuse une autre approche de la folie et de la souffrance humaine. Malgré, ou avec, un certain suspense. Le discours dominant sur la folie est une caricature de la raison néolibérale. Urgence, risque zéro et rentabilité sont les maîtres mots pour faire taire la folie ou la laisser errer sur les trottoirs de nos villes. Nul doute qu?il faille résister, et l?auteur lui-même s?y emploie, qui est signataire de l?Appel des 39. Mais cela ne suffit pas, il faut rendre compte de la complexité vivante des pratiques qui continuent, malgré tout, d?affronter la question. L?immense mérite du livre de Guy Dana tient précisément au fait qu?il ne cède en rien sur l?exigence de la pensée pour soutenir l?enjeu d?une hospitalité pour la folie. L?idée que la folie a nécessairement affaire à la politique est ici soutenue au nom d?une pratique psychiatrique référée à la psychanalyse. Il convient d?en saluer l?événement, car il est rarissime que la réponse psychiatrique comme telle soit articulée et pensée du point de vue de la psychanalyse. C?est même à ma connaissance le premier livre qui prétend donner à la pratique de secteur sa dignité de dispositif structural de réponse à la psychose. Dans une première partie, l?auteur, dans un style très personnel, donne à entendre quelque chose de l?expérience de la psychanalyse et rend sensible à une esthétique de la parole, du silence, de l?espace entre les mots qui constitue l?expérience même de l?analysant. Il l?oppose au discours contemporain de la langue normée, des paroles imposées et du calcul. La seconde partie de l?ouvrage aborde frontalement la question d?une politique de la folie, c?est-à-dire d?une organisation de l?espace et du temps dans la cité qui puisse faire trame d?une véritable thérapeutique des psychoses. Il s?agit de savoir en quoi les dispositifs du « secteur » peuvent opérer comme une architecture trouée, liant des espaces hétérogènes, mettant au travail une pluralité des offres de subjectivation. De l?hôpital au Cattp, du CMP à l?accueil hôtelier les lieux, traversés selon une certaine temporalité, structurent la grammaire d?un parcours, toujours singulier. Une méthode et une éthique s?en déduisent : c?est la singularité d?un parcours qui est recherchée. Le temps n?est pas celui des protocoles et de la rentabilité immédiate, mais de trajectoires de vie, de créations subjectives. Il faut donc du temps, de la pluralité (soit de la politique), une ouverture à l?événement, donc au risque. Il est heureux qu?un tel livre paraisse aujourd?hui, dans cette période noire où l?on voit la France se couvrir de cellules d?isolement et de camisoles de force ! Guy Dana montre que l?éthique de la psychanalyse objecte au discours libéral, et permet de soutenir l?hypothèse d?une hospitalité pour la folie qui affine à l?utopie démocratique, contre toutes les langues de bois. |
Quelle politique pour la folie ? - Le suspense de Freud [texte imprimé] / Guy Dana . - 2010 . - 290. ISBN : 978-2-234-06255-9 Langues : Français Catégories : | Hôpital Hôpital psychiatrique Hospitalisation Institution Norme patient Politique de santé mentale Prise en charge Psychanalyse Psychothérapie institutionnelle
| Mots-clés : | Psychothérapie institutionnelle Prise en charge Politique de santé mentale Patient Norme Institution Hôpital Hospitalisation Hôpital psychiatrique Psychanalyse | Résumé : | Résumé Cet essai propose une politique pour la folie reposant sur la psychanalyse et montre comment transposer dans le champ clinique des psychoses l'expérience analytique. Quatrième de couverture C'est un nouvel espace d'hospitalité à la folie que ce livre tente de penser à partir de ce que l'auteur, psychiatre et psychanalyste, a pu créer au sein même du service qu'il dirige et dans les cures auprès des malades. Partant des principes directeurs de la psychanalyse, l'idée tenace de ce livre est qu'une politique qui s'installe au coeur de la ville peut permettre de contourner la menace qui pèse actuellement sur le champ social dans son entier, et sur la psychiatrie en particulier : exigence de rendement et instrumentalisation de nos peurs, évaluation tronquée par les normes, culte de la performance et du résultat. Dans ce contexte, l'isolement sécuritaire et la réponse médicamenteuse systématique peuvent-ils être évités ? Guy Dana répond, soutenu par l'inventivité de la psychanalyse, en privilégiant une solidarité indéfectible avec ceux qui sont au quotidien sur le terrain. Il montre, et l'idée est novatrice, que les impasses que l'on rencontre dans le traitement des psychoses sont aussi des balises pouvant ouvrir un nouvel horizon. La psychanalyse, pense-t-il, revisitée par Freud, Lacan et Winnicott, est aujourd'hui l'antidote qui permet de proposer et d'initier de façon rigoureuse une autre approche de la folie et de la souffrance humaine. Malgré, ou avec, un certain suspense. Le discours dominant sur la folie est une caricature de la raison néolibérale. Urgence, risque zéro et rentabilité sont les maîtres mots pour faire taire la folie ou la laisser errer sur les trottoirs de nos villes. Nul doute qu?il faille résister, et l?auteur lui-même s?y emploie, qui est signataire de l?Appel des 39. Mais cela ne suffit pas, il faut rendre compte de la complexité vivante des pratiques qui continuent, malgré tout, d?affronter la question. L?immense mérite du livre de Guy Dana tient précisément au fait qu?il ne cède en rien sur l?exigence de la pensée pour soutenir l?enjeu d?une hospitalité pour la folie. L?idée que la folie a nécessairement affaire à la politique est ici soutenue au nom d?une pratique psychiatrique référée à la psychanalyse. Il convient d?en saluer l?événement, car il est rarissime que la réponse psychiatrique comme telle soit articulée et pensée du point de vue de la psychanalyse. C?est même à ma connaissance le premier livre qui prétend donner à la pratique de secteur sa dignité de dispositif structural de réponse à la psychose. Dans une première partie, l?auteur, dans un style très personnel, donne à entendre quelque chose de l?expérience de la psychanalyse et rend sensible à une esthétique de la parole, du silence, de l?espace entre les mots qui constitue l?expérience même de l?analysant. Il l?oppose au discours contemporain de la langue normée, des paroles imposées et du calcul. La seconde partie de l?ouvrage aborde frontalement la question d?une politique de la folie, c?est-à-dire d?une organisation de l?espace et du temps dans la cité qui puisse faire trame d?une véritable thérapeutique des psychoses. Il s?agit de savoir en quoi les dispositifs du « secteur » peuvent opérer comme une architecture trouée, liant des espaces hétérogènes, mettant au travail une pluralité des offres de subjectivation. De l?hôpital au Cattp, du CMP à l?accueil hôtelier les lieux, traversés selon une certaine temporalité, structurent la grammaire d?un parcours, toujours singulier. Une méthode et une éthique s?en déduisent : c?est la singularité d?un parcours qui est recherchée. Le temps n?est pas celui des protocoles et de la rentabilité immédiate, mais de trajectoires de vie, de créations subjectives. Il faut donc du temps, de la pluralité (soit de la politique), une ouverture à l?événement, donc au risque. Il est heureux qu?un tel livre paraisse aujourd?hui, dans cette période noire où l?on voit la France se couvrir de cellules d?isolement et de camisoles de force ! Guy Dana montre que l?éthique de la psychanalyse objecte au discours libéral, et permet de soutenir l?hypothèse d?une hospitalité pour la folie qui affine à l?utopie démocratique, contre toutes les langues de bois. |
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